En ce moment je me forme à la prise en charge des psychotraumatismes.
« Le psychotraumatisme, appelé « état de stress post-traumatique » dans les classifications internationales (…) se définie comme l’ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques pouvant se développer chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique. Ces troubles peuvent s’installer durant des mois, des années voire toute une vie en l’absence de prise en charge. » Joséphine Vuillard
Ainsi après avoir subi un traumatisme celui-ci peut impacter durablement notre vie voire même la construction de notre personnalité et pourtant après 8 ans d’études de psychologie dans diverses écoles et courant de pensée le sujet n’a jamais été abordé… pourquoi ?!
Un peu d’histoire
C’est au début du 19e siècle que Philippe Pinel décrit pour la première fois les manifestations d’une « névrose traumatique » en observant les états aigus de sidération que vivaient les soldats lorsqu’ils pensaient entendre un projectile passer non loin d’eux. On appela cela « le syndrome du vent du boulet ».
On continua d’étudier ces symptômes notamment pendant la guerre de Sécession américaine au milieu du 19ème siècle ou encore lors d’accidents ferroviaires massifs.
En 1889 Freud et Janet commencent à parler de dissociation. Freud émet l’hypothèse que toutes les hystéries relèvent d’un traumatisme, le plus souvent sexuel. Cependant quelques années plus tard il abandonnera cette hypothèse d’origine traumatique pour une conception plus « fantasmatique ». Pour faire simple : d’après lui les hystériques n’ont pas subi de traumatisme sexuel mais elles l’ont simplement fantasmé...
Vient ensuite la Première Guerre mondiale puis la seconde ainsi que la guerre du Vietnam en 1980 où l’on commence tout juste à parler d’état de stress post traumatiques mais seulement concernant les anciens soldats.
Ce n’est qu’à partir des années 90 que les cliniciens commencent à explorer plus en profondeur les symptômes complexes des traumatismes et à tenter de développer des théories pour mieux les comprendre et les traiter. C’est aussi à cette période que l’on commence à s’interroger sur l’impact des abus sexuels, des violences conjugales, de la maltraitance etc.
Les années 90 c’était il y a seulement 34 ans ! Et c’était le tout début des recherches concernant d’autres contextes que celui de la guerre. Le temps que tout cela se développe fait que le sujet du psychotraumatisme commence à peine à être enseigné dans les écoles et encore, de manière plus ou moins succincte.
Nos ancêtres ainsi que nos parents ont évolué dans un contexte social où le traumatisme était tout aussi présent qu’aujourd’hui sauf qu’il n’y avait alors aucun moyen pour eux de mettre des mots ou du sens sur ce qu’ils vivaient et encore moins l’opportunité de pouvoir se soigner !
On entend souvent dire que nous vivons à une époque où « les gens vont mal » mais cela
s’explique aussi parce que la société était jusqu’à présent dans une forme de déni de sa souffrance. Le fait que les gens aillent mal aujourd’hui n’est pas forcément mauvais signe mais peut également témoigner du fait que nous sommes prêt à regarder, traverser et nous libérer individuellement et collectivement de nos traumatismes vécus ou hérités.
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